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Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness

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Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Empty
MessageSujet: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitimeJeu 24 Mai - 19:58

PSEUDO


[Nom ♥️] Sakuragawa (Originellement Genet)
[Prénom ♥️] Yuya (Originellement Elzéar)
[ÂGE ♥️] 22 ans

[Statut Social ♥️] Pauvre
[Profession ♥️] Employé dans un magasin de thé
[Tendance sexuelle ♥️] Uke

[Groupe ♥️] Hybride
[Rang ♥️] Oiseau de Thé
[Race ♥️] Cotinga vert et noir

[Particularité et petit plus ♥️] Des plumes derrières les oreilles, dans les cheveux, sur les épaules et dans le dos, autour des cicatrices résultant du retrait de ses ailes.

PHYSIQUE

Il pleut à l'extérieur et je vois un homme qui me fixe, ses yeux beiges dans mes yeux beiges. Si je ne m'abuse, il doit mesurer un peu moins d'un mètre quatre-vingt, à un ou deux centimètres près, puisque le haut de sa tête semble atteindre les étagères supérieures de la boutique. Dans les sillons d'eau de pluie sur la vitrine, cette silhouette semble mince, peut-être un peu maigre, comme flottante dans son kimono et son hakama. Ce reflet me perturbe avec son visage calme et souriant, si souvent à contre-courant de ce que je ressens. Alors que j'observe à la fois mon reflet et la pluie, une mèche de cheveux raide tombe devant mes yeux, de tout son long jusqu'à chatouiller mon menton, que je m'empresse de ramener derrière mon oreille, effleurant mes petites plumes vertes foncées, de la même couleur que mes cheveux, si bien cachées qu'elles n'existent pas sur mon double de verre. Je pose ma main contre celle de mon écho, lui qui semble si proche à un humain, sans que ses plumes soient visibles, cachées par ses cheveux et par ses vêtements, lui qui ne connaît pas ces cicatrices qui marquent mon dos. Pourtant il est moi, n'existant que par ce que j'accepte de montrer, ne possédant que les caractéristiques que j'affiche, à peine brouillé par la pluie.


PSYCHIQUE

Je regarde le fond de ma tasse de thé, un livre de tasséomancie dans l'autre main. Suivant le manuel consciencieusement, je regarde les différentes tâches, cherchant à y voir des formes.
Là, je distingue une tache en forme de... tasse ? Comme c'est étrange... Le manuel indique qu'il y a un rapport à l'amour... "L'amour"... C'est un bien grand mot pour moi. Tomber amoureux n'est pas difficile mais le rendre réciproque est plus compliqué. Je suis plutôt timide et introverti alors aller vers les autres m'est difficile d'autant plus que je n'ai pas beaucoup de conversation, ayant plutôt tendance à parler de mes passions, sans fin, lorsque je lance une conversation. L'on m'a déjà donné pour conseil de m'enquérir des nouveautés dans la vie de mes interlocuteurs, de m'intéresser à eux, mais même si j'éprouve un intérêt pour eux, je n'ai pas le réflexe. Cependant, une fois que j'ai réussit à attraper quelqu'un, je sais me montrer romantique quand il le faut et toujours prêt à montrer ma passion, mon amour.
Je soupire. L'amour c'est quelque chose de trop difficile à faire entrer dans ma vie. Si ça continue ainsi, je crois que je vais passer le reste de ma vie célibataire.
Ah, là, près de l'anse, je vois une croix.. D'après le livre, il serait question d'une épreuve. Des épreuves, j'en ai déjà vécu un certain nombre. Mais comme toujours, je surmonterai. Après tout, j'ai toujours su défendre ce que je voulais, ce qui m'étais cher, même si je me laisse parfois aveuglé par mes émotions. Je sais que ce n'est pas toujours bien, mais c'est ce qui m'a conduit là où j'en suis. Il y a du bien et du mal à ma situation mais globalement, j'en suis heureux.
Ici, vers le fond de la tasse, je vois quelque chose qui ressemble à un petit palmier. Du repos. Moui enfin c'est pas vraiment une prédiction ça. Je passe beaucoup de temps au parc. J'aime m'y promener, m'y reposer, m'asseoir sur un banc et déguster une tasse de thé dans le calme, en regardant les gens passer ou les feuilles des arbres bouger sous le vent. C'est quelque chose que j'apprécie grandement. Pour peu, j'y passerais toutes mes journées. Alors cette prédiction de repos, ce n'est pas vraiment une nouvelle.
Comme pour aller avec le palmier, je vois en dessous un éventail. Même si la signification de l'indiscrétion m'étonne un peu, je ne peux m'empêcher de penser, d'une part à la température dont je suis très sensible, autant au chaud qu'au froid, mais aussi à la culture d'asie que l'on m'a fait découvrir il y a quelques années et qui est devenu une grande passion pour moi, même si j'ai beaucoup de mal à apprécier la nourriture, déjà que je mange peu... Mais ! La poésie ! La musique ! Les haïkus ! Ca, j'aime ! J'aimerais d'ailleurs écrire des haïkus mais dès que j'essaie on me dit que c'est mauvais. Je crois juste que les gens n'y connaissent rien.
Aussi, un peu plus loin, je distingue une silhouette qui est censé représenter un étranger, une rencontre peut-être. Hé bien si c'est vrai, ce risque d'être compliqué. Je n'aime pas me faire remarquer ni être abordé par des étrangers. Je préfère rester dans mon coin, même si je dois avouer que j'ai de plus en plus de mal à supporter la solitude. Peut-être je devrais me faire un peu violence...
Mais bon, ce n'est pas comme si je croyais à la bonne-aventure d'ailleurs. C'était juste pour m'amuser, passer un peu le temps.


HISTOIRE

Nous sommes dans un petit appartement du centre-ville. Deux hommes sont assis sur un canapé, côte à côte, main dans la main.

L'un de ces hommes a, dans son dos, de grandes ailes aux plumes vertes foncées et noires, légèrement repliées, et des plumes visibles sur ses mains et la base de son cou, le ventre un peu arrondi. L'autre homme est pourvu d'une paire de cornes brunes de chaque côté de sa tête, courbées vers l'intérieur.

Tous deux arborent un sourire heureux et un air attendri, regardant le ventre rond, imaginant le petit être qui se développe dans celui-ci : moi.

"J'aimerais qu'il devienne une personne importante. Docteur. Ou politicien peut-être ?"


Papa Anthime laisse échapper un petit rire puis vient embrasser son époux ailé sur le front, passant aussi un bras derrière ses épaules.

"On fera en sorte que notre petit Elzéar soit le plus grand homme que la Terre ait connue. Il sera quelqu'un de bien avec un bon métier, tu verras."

Elzéar, c'est ainsi que mes parents avaient décidés de m’appeler avant même ma naissance. Ils avaient aussi déjà décidé qu'ils voulaient que je fasse de hautes études et que j'ai un très bon métier.

Tous deux voulaient que j'ai une meilleure vie que la leur alors que je n'étais même pas encore né.

***

C'est une petite chambre d'enfant aux murs recouverts de papier peint bleu ornés de dessins de lunes et d'étoiles.

Devant la seule fenêtre de la pièce, un petit bureau en bois. Attablé à celui-ci, me voici, petit garçon de cinq ou six ans, penché sur des cahiers, mes ailes coincées entre mon dos et ma chaise.

Un homme ouvre le porte et entre dans ma chambre, venant poser une main sur mon épaule. Je me retourne et voit papa Jules, me regardant tendrement, un sourire aux lèvres. Mon sourire reflète le sien, tout comme mes ailes rappelle les siennes.

"Tes révisions avancent bien, mon chéri ?"


Je hoche la tête. Depuis que je suis rentré de l'école, j'ai passé le nez dans mes cahiers, faisant d'abord mes devoirs puis ensuite révisant mes leçons. Mes parents sont fiers de moi et je suis heureux de faire leur joie. Juste une chose me gêne.

"Papa, je peux aller jouer dehors, avec les enfants du quartier ? Ca fait longtemps que je les ai plus vus. Ils vont se demander où je suis passé..."

Rarement je suis autorisé à jouer avec mes pairs. Mes parents insistent pour que je travaille dès que nous abordons de nouveaux sujets en classe ou quand un devoir surveillé est prévu. Autrement dit, cela fait peu de possibilités.

Papa s'agenouille devant moi et me regarde toujours avec la même tendresse. Son ton est ferme mais reste doux, comme celui d'un parent aimant qui souhaite faire apprendre à son enfant.

"Ecoute-moi Elzéar. Je sais que tu aimerais jouer dehors, mais tu dois avoir de bonnes notes. Si tu sors jouer, tu n'auras pas assez de temps pour réviser et tu auras de mauvaises notes. Tes papas sont très heureux quand tu as de bonnes notes. Tu ne veux pas nous faire plaisir ?"

Je baisse la tête, regardant mes cuisses. La culpabilité m'étreint. Bien sûr que si, je veux faire plaisir à mes parents. Mais j'ai aussi envie de sortir avec les autres enfants...

***

En pleine journée, la rue est sombre, le soleil à moitié caché par les immeubles du quartier. Mais, enfants, nous n’avons pas besoin de soleil pour nous amuser, nous courant après dans le périmètre de jeux que les adultes nous ont alloués. Je profite pleinement de ce rare moment de liberté offert par mes parents après de nombreuses séances d’études et un bulletin satisfaisant. Une main m’attrape les plumes et me tire, me faisant tomber en arrière. Je m’étale sur le sol en riant.

“C’est toi le loup !”

Mon agresseur est déjà parti à toutes jambes. A présent c’est mon tour de courir après les autres enfants, de les attraper avant de recommencer à courir pour ma vie. Je ne réalise pas mais, mes performances sportives n’étant pas au beau fixe, je ne parviendrais jamais à rattraper quelqu’un. Cependant ça n’a aucune importance puisque le jeu se termine ici.

“Elzéar, tu sais voler ?”

De quelques mètres plus loin, un enfant écailleux m’apostrophe. Je me redresse, m’asseyant sur le sol. Il est normal de penser que quelqu’un avec des ailes sache voler. Je n’ai jamais vu papa Jules voler mais il m’arrive parfois de le voir léviter en frappant l’air de ses ailes. Que ce soit voler ou léviter, je ne sais pas encore le faire. Je sais qu’on me l’apprendra, papa me l’a promis, mais je ne sais pas le faire. Alors tout naturellement, je réponds à la question par la négative, secouant la tête. Mais cette réponse ne plait pas aux enfants du quartier, cherchant à m’inciter à leur montrer comment je vole.

“Je suis sûr que si tu sautes de chez toi tu arriveras à voler !”

Le garçon à qui appartient cette phrase montre du doigt l’immeuble où je vis, pointant vers le quatrième étage. Peut-être impressionnés par l’idée de sauter d’aussi haut, l’un de mes camarades commence à penser que je ne le ferais pas alors que je n’ai donné encore aucune réponse.

“En fait t’as juste peur ! Poule mouillée !”

De façon désagréable, il commence à me tourner autour en imitant des ailes avec ses bras et en gloussant, bientôt imité par les autres enfants. Je suis révolté, ne voulant pas qu’on me considère ainsi.

“Je suis pas une poule mouillée, vous allez voir !”

Sur ces mots, je me relève et court vers mon immeuble. Je ne suis pas encore conscient de la stupidité de mes actes mais je rentre rapidement chez moi, ouvre la fenêtre de ma chambre et grimpe sur le bord, bien décidé à devenir la star du quartier. Sur le coup, je prends espoir, les autres enfants s’exclament et m’encouragent. C’est haut, mais je n’ai pas peur. Je sais que mes ailes me porteront. Alors, les bras écartés, je me jette dans le vide.
L’instant semble durer une éternité. Je me sens voler, l’air glissant sur mes plumes dans une sensation délicieuse. Mes ailes fendent l’air d’un battement. Je vole.
Mais ça ne dure peut-être qu’une seconde. Voler ne s’improvise pas et je l’apprends à mes dépens alors que mon corps s’enfonce dans l’air, irrémédiablement attiré vers le sol. C’est un résultat prévisible, mais dans l’esprit de l’enfant de sept ans que je suis, cela ne devait pas se passer ainsi.


***

Devant mes yeux, un plafond blanc. Depuis combien de temps je le regarde ? Je ne sais pas. J'ai mal. Cette douleur m'est aussi nouvelle qu'elle m'est familière. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas pourquoi j'ai mal. J'ai l'impression d'avoir une ruche dans la tête...
Les abeilles se taisent et laissent leur place à des voix. J'en reconnais... Une... Non, deux. A peine. Avec un ton que je n'ai jamais entendu avant. Et une voix qui m'est inconnue.

"Nous avons été obligé de lui amputer les ailes."

Des sanglots qui m'ont l'air de venir de l'autre bout du monde, comme cette voix, lui répondent. Papa demande si rien n'aurait pu être fait mais la suite ne laisse pas de place à davantage de questionnement.

"Ses ailes ont amorti le choc de sa chute et ça lui a sauvé la vie. Mais sa colonne vertébrale en a quand même prit un coup, ça lui prendra du temps pour se remettre. Cependant, il y a fort à parier qu'il ne parviendra jamais à récupérer totalement. Il vaudrait mieux éviter de le laisser porter de grosses charges."

"Mais ses ailes ?"

De toute évidence, papa veut vraiment savoir pourquoi il a été nécessaire de me couper les ailes. Peut-être que j'aimerais bien savoir, au fond de moi, mais la douleur m'empêche de réfléchir correctement.

"Nous avons fait ce que nous avons pu pour les sauver, croyez-moi. Mais elles étaient irrécupérable. Pire que ça, même, elles souffrait d'une infection qui aurait pu atteindre le reste de son corps. Ca aurait pu être beaucoup plus grave."

Mes yeux se referment. J'aimerais entendre ce qu'en dit papa mais ma conscience s'efface, me replongeant dans un sommeil réparateur.

***

Ce que je vois dans mon reflet n'est pas moi. C'est juste un... On dirait un... Un esclave... Mon regard s'embue de larmes. Je n'aime pas l'image que je vois de moi et j'imagine ce que les autres enfants diraient de moi.

Cependant, pour le moment, ce n'est pas mon soucis majeur. Je me retourne, exposant mon dos au miroir de la salle de bain. La première chose qui me frappe est assurément le manque d'ailes, remplacées par deux affreuses cicatrices. La tristesse m'étreint le coeur à cette vue.

La perte de mes ailes est certainement l'événement le plus triste de ma vie d'enfant. Mais aujourd'hui le but n'est pas que de m'apitoyer sur mes cicatrices. Je peux voir, autour de celles-ci, de petites plumes vertes pousser dans tous le sens.

Elles poussaient déjà auparavant mais depuis l'accident leur pousse est devenue chaotique et surtout prompte à provoquer des douleurs. Le médecin que nous avons consulté à ce sujet ne nous a indiqué qu'une seule façon de mettre fin à ces douleurs : retirer les plumes.

Je prend une pince à épiler et passe ma main tremblante dans mon dos. J'imagine par anticipation la douleur de retirer ces plumes. Ca me fait peur. Je ne veux pas. Mais d'un autre côté... Je ne peux plus rien faire. M'adosser me fait mal. Me coucher me fait mal. Parfois même simplement bouger, m'étirer, me fait mal ! C'est insupportable !

La pince s'approche plus de mon dos, de mes plumes... Puis entoure une plume... J'appuie et tire en me mordant les lèvres. Ma main tremble sous la douleur et je vois la petite plume dans la pince. Ensuite je reporte mon attention sur le reflet de mon dos. Seule une petite goutte de sang indique l'emplacement de la plume retirée.

Je ne m'imagine pas faire ça pour toutes ces plumes... Et encore moins régulièrement... Mais il le faut...

***

Le syndrome de la page blanche.

A quatorze ans, je subis mon premier stress dû à un examen. Un devoir surveillé et j'ignore quoi répondre ! Moi ! Qui ait toujours eu les meilleures notes ! Je ne parviens pas à écrire un seul mot sur cette feuille de papier !

N'importe qui me voyant suer au-dessus de cette feuille blanche pourrait croire que je suis un élève peu sérieux qui ne travaille pas. Cependant, ce n'importe qui aurait tort. Comme à mon habitude, j'ai travaillé tout mon temps libre ou temps, n'étant pas autorisé à sortir et fortement poussé à travailler mes cours.

Autour de moi, je vois les autres élèves écrire à toute vitesse sur leur feuille, comme si leur vie en dépendait. Ça semble si facile pour eux !

Mais pour moi c’est une toute autre histoire. Que voulez-vous que j'écrive à une rédaction nous demandant de parler de nos passions et nos hobbies ? De façon très clichée, je suis le premier de la classe alors forcément je n’ai pas de hobbies !

Je retourne l’information dans ma tête, désagréablement. Il m’est vraiment impossible de trouver quoi que ce soit qui se rapproche de près ou de loin à un passe-temps. Je ne lis pas de livre, je n'écoute pas de musique, rien…

Alors est-ce que je dois parler de mes études ? Cette pensée me trotte dans la tête. Ce n’est certainement pas ce que souhaite le professeur mais je ne peux pas rendre copie blanche… Les études sont tout ce qui remplit mes journées.

***

Une année termine, une nouvelle commence. À mon âge, quinze ans, on apprécie la rentrée des classes comme un moyen de retrouver ses amis et de s’en faire des nouveaux. Mais pour moi, c'est surtout un moment d’angoisse.

Je ne sais pas discuter avec les gens. Je ne sais pas quoi leur dire quand ils me parlent. Alors j'essaie de me donner l’air de quelqu’un qui n’a pas de temps à consacrer à la socialisation. Alors que j’aimerais bien. Même mes parents s'inquiètent du fait que je n’ai pas d’ami.

Chaque année je compte implicitement sur les camarades de classe de l'année précédente pour indiquer aux nouveaux venus que je ne suis pas quelqu'un avec qui on peut discuter mais ça n’empêche généralement pas quelqu'un de venir tenter de discuter. Heureusement pour moi, ce calvaire ne dure pas longtemps, ils se rendent compte assez vite qu’ils feraient mieux avec d’autres et alors je me retrouve à nouveau seul pour le reste de l'année.

Cette année, à la pause repas, j’essaie de me concentrer sur les révisions des cours de la matinée mais aussi des années précédentes, pour tenter d'éviter qu’on s'adresse à moi. Mais mes efforts ne portent pas leurs fruits alors qu'une voix qui m'est inconnue semble s'adresser à moi.

“Tu comptes passer ta pause déjeuner à réviser ?”


Une main se pose sur mon bureau et me retire mon cahier des mains. Je lève la tête vers l’intrus de ma bulle de confort pour voir un garçon de mon âge aux cheveux noirs à la racine et bruns et blancs à la pointe. Avec cette remarque, je me suis attendu à un petit dur qui aurait envie de m’embêter mais c’est un visage souriant, amical qui rencontre mon regard.

“Viens, on va manger.”

Il repose mon cahier, couverture devant, et garde la main dessus, comme pour s’assurer que je ne le reprenne pas. Je le regarde, incrédule. Que me veut-il ? Pourquoi il me demande de venir avec lui ? C’est la première fois qu’on me dit ça. Je ne bouge pas, sous le choc.

“Allez vient ! Sinon les meilleurs sandwich seront partis !”

Je ne comprends pas ce qu’il se passe. J’ai l’impression d’être spectateur de… Je ne sais pas… Une pièce de théâtre ? Et je suis un acteur ? Sous son insistance, ma langue se délie mais c’est la gorge sèche que je lui réponds.

“Je n’ai pas d’argent.”

Comme d’habitude, mes parents ont préparé mon repas. Je comptais manger seul, sur mon pupitre, comme d’habitude.

“Je t’invite !”

Il m’attrape le bras et me tire avec lui, sans me laisser le temps de répliquer. Je pourrais me débattre mais au fond de moi je panique un peu à l’idée de me retrouver avec lui et pense juste à un moyen de quitter son emprise, sa poigne qui ne me laisse aucune échappatoire.

***

Le parc est agréable aujourd’hui. Comme à notre habitude, nous nous sommes installés dans l’herbe, à l’écart des chemins principaux. D’ici peu de monde peut nous voir. De même, nous ne voyons personne.

Même s’il nous arrive de passer du temps ailleurs, nous préférons très souvent venir nous cacher au parc et nous asseoir dans l’herbe pour discuter. Et il parle beaucoup. De sa grande famille dont la majorités sont des Saro comme lui, des traditions qu’ils observent depuis des générations…

Je me couche dans l’herbe et ferme les yeux en l’écoutant parler. J’aime l’écouter parler. Il me parle d’un monde que je ne connais pas et qui me fascine. Surtout, il n’attend pas de moi que je lui parle en retour ce qui me soulage car je ne saurais pas quoi dire.

“ … Chaque ustensile est symboliquement nettoyé en présence des invités dans un … “

Avoir un ami comme lui est inespéré. Il est gentil et comble tous mes défauts devant les autres. Je ne comprends toujours pas pourquoi il m’a abordé, ce jour-là, mais depuis, je reste toujours avec lui et il ne m’a jamais repoussé comme il aurait pu le faire pour un pot de colle comme moi.

“ …  l’hôte place une quantité de thé vert en poudre dans le bol … “


Mes parents ne l’ont encore jamais rencontré mais ils sont contents que j’ai enfin un ami. Ils devaient avoir peur, tout comme moi, que je reste un asocial toute ma vie. Cependant, même avec Yohei, je ne suis pas parvenu à me faire plus d’amis. Oh, j’ai réussis à discuter avec d’autres personnes, ce qui est déjà un progrès. Mais sans Yohei, je n’y serais pas parvenu.

“ … La conversation est gardée à son minimum … “


La seule ombre au tableau est ma scolarité. Elle a toujours été exemplaire mais ces derniers temps, à force de passer du temps avec mon nouvel ami, j’ai un peu délaissé mes révisions. Cela n’a pas eu de conséquences mais ça inquiète mes parents. En même temps, j’ai de moins en moins envie de travailler et de plus en plus envie de passer mon temps avec Yohei. Serait-ce la crise d’adolescence ?

“ … on se relaxe et apprécie l'atmosphère créée par les sons de l'eau et du feu, l’odeur de l’encens et du thé, la beauté et la simplicité ... “

Tout ce qu’il me dit m'intéresse et fait travailler mon imagination, si longtemps remisée, à tenter de voir ce dont il me parle. Peut-être que les choses ne sont pas comme je l’imagine alors j’essaie de ne pas trop m'enthousiasmer.

“Ça à l’air fabuleux. On doit se sentir en paix quand on fait ça. J’aimerais bien voir ça, un jour.”

Yohei a terminé ses explications et me regarde. Avec lui je peux toujours dire ce que je pense, ce que j’ai sur le cœur. Avec lui, je ne réfléchis même pas, je parle quand j’en ai envie. Et lorsque je n’en ai pas envie, rien ne me force à parler.

“Alors si tu venais à la maison ce week-end ?”

Je me redresse en position assise et le regarde avec une interrogation incrédule. Personne ne m’a encore invité chez lui et même, je ne pensais pas que c'était possible. Alors est-ce que j'ai bien entendu ? Il y a un piège quelque part ? D’un air neutre, comme s’il n’avait rien dit de spécial, il me rend mon regard.

“À force que je parle de toi, mes parents aimeraient te connaître. Ils seraient ravis que tu viennes passer du temps chez nous.”

Il continue ensuite avec son sourire que je ne lui connais que trop. Je m'attends à ce qu'il me dise quelque chose qui pique, comme il en a l'habitude quand il sourit ainsi.

“Et comme ça aussi tu pourras voir si les objets de tes fantasmes sont comme tu les as imaginés.”

***

Me voici encore allongé dans l'herbe, la main dans la main avec Yohei, mon petit ami. Il y a quelques jours, j’ai atteint l'âge de dix-huit ans, je suis enfin devenu un adulte. Avec joie, il me parle de ce que ses frères et sœurs ont fait, de ce qu’il a vu, de ce qu'il a lu..  De tout et rien en fait. Comme d'habitude, je l'écoute sans répondre.

Soudainement, il me lâche la main, ce qui me fait tourner la tête vers lui. Je le vois se relever, les rayons du soleil couchant se reflétant dans ses cheveux. Il fouille dans son sac, ignorant totalement mon regard interrogateur, et en sort un paquet qu’il me tend.

“Joyeux anniversaire. Avec un peu de retard.”


L'étonnement de lit sur mon visage alors que je me redresse également. Traditionnellement, il m’offre toujours un cadeau quelques jours après mon anniversaire, faute de pouvoir assister à la petite fête familiale. Je le sais très bien mais chaque année je ne manque pas d’en être étonné.

Je m’assieds en tailleur et ouvre le paquet, me demandant encore ce qu'il a pu trouver. Un tissu bleu émerge de l’emballage et mes joues se teinte de rouge sous la joie lorsque je réalise ce dont il s’agit.

“Un kimono ?!”

Secrètement, j’ai toujours souhaité en porter un. Mais je n’en ai jamais parlé. Comme souvent, il semble lire dans mon esprit pour trouver exactement ce que je veux. Je prend le vêtement contre moi, tentant de simuler le fait que je le porte sans pour autant me changer tout de suite. Yohei à l’air très fier d’avoir encore une fois visé juste.

“Il y a un hakama avec. C’est un cadeau de toute la famille. Lorsque ce sera mon tour, nous ferons une cérémonie de passage à l'âge adulte. Et tu y participera aussi en portant ça !”

C’est beaucoup trop ! Je le pense mais ne parviens pas à le dire, le souffle coupé par l'émotion. Je me jette au cou de Yohei et l'embrasse avec amour et passion, ne trouvant pas de meilleur moyen de faire passer mes sentiments.

“Mais ce n’est là que le cadeau de ma famille. Moi, j’en ai un autre pour toi.”


Son air est mystérieux et je le regarde stupéfait. C’est déjà un cadeau merveilleux pourtant ! Je n’ai besoin de rien de plus ! Il pose son front contre le mien et caresse ma joue, ce qui me fait rougir.

“ Je sais que tu aimes les noms japonais. Alors j’en ai trouvé un. Rien que pour toi. Un nom que je serais le seul à connaître et par lequel je serais le seul à t’appeler. Yuya.”

Sans me laisser le temps d’assimiler, il m’embrasse avec une fougue telle que la tête me tourne. Yuya. Ce nom résonne en moi, comme si je m'étais toujours appelé ainsi. C’est une attention qui me touche énormément, une chose que je ne m'étais jamais imaginé avoir un jour.

Lorsqu’il me rend mes lèvres, un frisson le parcours. Le soleil s’est caché derrière les bâtiments et l’air est devenu froid, signe qu’il est bientôt temps de rentrer. Mais je n’en ai vraiment pas envie. Pas uniquement pour rester avec l’amour de ma vie, mais surtout parce que je sais que m’attends à la maison une nouvelle dispute avec mes parents.

Je me blotti contre Yohei, cherchant du réconfort à cette idée. Voilà plusieurs mois que chaque soir j’angoisse de rentrer. Mes parents ignorent l'évolution de ma relation avec mon ami mais ils voient celle de mes notes, qui n’ont pas cessé de chuter, celle de mon caractère, qui est devenu plus affirmé puisque j'ose à présent m'opposer à mes parents, particulièrement quand il s'agit de mon avenir. À leurs yeux, l’explication est entre mes bras. Yohei serait la cause de tout le mal qu’ils voient mais pour moi, s’ils n’avaient pas été aussi prompts à diriger ma vie, ce ne serait jamais arrivé.

Finalement, je me relève, emportant le kimono avec moi. Plus j’attendrais pour affronter la colère de mes parents, plus se sera long et difficile. Je regarde Yohei, l’air un peu triste, abattu par avance. Lui réplique avec un sourire éclatant.

“Hé bien, à toute à l’heure.”

Je le laisse là, sachant par avance comment va se terminer la soirée. La dispute va prendre de grosses proportions et je vais finir par quitter mes parents en colère pour passer la nuit chez Yohei. C’est ainsi que se termine la majorité des disputes. Autant dire que ma chambre se sent un peu seule.

***

Les cours n’ont pas encore commencés et comme on peut s’y attendre, presque tout le monde est déjà là. Me triturant les mains, je jette des coups d’oeils nerveux vers la porte d’entrée de la salle de classe mais la personne que j’attends n’arrive pas.

A-t-il décidé de ne pas venir aujourd’hui ? Si c’est le cas, je le comprendrais. La veille n’a pas été de tout repos après tout. Comme cela arrive souvent, je me suis disputé avec mes parents et suis parti me réfugier chez mon petit ami. Mais rapidement, nous avons eu le malheur de voir les autorités débarquer, accusant les parents de Yohei d'enlèvement.

Puisque je suis majeur, il n’y a eu aucune suite pour eux une fois que j’ai indiqué le fin mot de l’histoire mais ce ne fut pas une épreuve agréable. Je suppose que si mes parents sont allés aussi loin une fois, ils n'hésiterons pas à recommencer.

Yohei arrive alors que la cloche de début des cours sonne. Je lui lance un regard plein d’espoir juste répondu par un pincement de lèvres et un détournement de regard. D’accord. Lui aussi semble avoir peur de ce que risquent de faire mes parents. Je ne l'en blâme pas. J'ai l’impression que notre relation en est au point terminal...

***

Il fait plutôt froid aujourd'hui et mon kimono ne me permet pas me réchauffer correctement. Ça fait quelques semaines que je suis dans ce froid, je devrais m’y être habitué depuis, mais il ne semble pas que ce soit le cas.

Je me suis enfui de chez mes parents. Après la mort de ma relation avec Yohei, après d’innombrables disputes, après avoir abandonné l'école, j’ai finalement eu le courage de prendre mes clics et mes clacs et de quitter le domicile familial, avec quelque chose qui ressemblait à la fois à une bénédiction et une malédiction de leur part.

J’ai ainsi donc fini sans abri. Sans argent, sans amis, ne pouvant même pas me réfugier chez Yohei dont la famille avait déménagé dans une autre partie de la ville, je ne peux rien faire d’autre que d’exploiter la rue, faisant la manche ou fouillant les poubelles pour trouver de quoi me sustenter.

Une nouvelle porte de magasin que je franchis. Je suis un minimum présentable, prenant relativement soin de moi grâce à l’eau courante des toilettes publiques. Même si je vis sur le trottoir, il n’est pas question que je laisse cette situation s'éterniser sans rien faire. Chaque jour je parcours la ville, passant de magasin en entreprise, en passant par les associations, à la recherche de quelqu'un qui pourrait me donner un travail. Je ne compte pas me laisser au désespoir, je resterais à la recherche du bonheur.

L’odeur de cet endroit me berce de vieux et tendre souvenir. Sans le savoir, j'ai mis les pieds dans une boutique de thé aux multiples senteurs qui se mélangent étonnement bien. Mon cœur se sert un peu à ces odeurs qui me rappelle mon amour perdu.

Je m’approche du comptoir. Un travail ne s’obtient pas en restant les bras croisés. Je suis prêt à faire ce qu’il faut, à faire tous les métiers. Il n’y a pas de sous métier. Un homme aux oreilles de renard vient me voir et me demander ce que je désire. Je ne m'attends pas à une réponse positive, après le nombre de négatives que j’ai eu. Mais il ne coûte de rien d’essayer, et si je ne le fais pas, je ne trouverai rien.

“Avez-vous du thé genmai ?”

Au lieu de l’habituelle question que je pose, demandant s’ils recherchent de l’aide dans leur boutique, c’est cette question qui est sortie de ma bouche. Il y a trop longtemps que je n’ai plus bu de tasse de thé et le genmai reste mon préféré. À cause de toutes ces odeurs je me suis mis à y penser. Néanmoins je suis un peu gêné. Même s’il en possède, je n’ai pas les moyens de lui en acheter.

“C'est une demande inhabituelle.”

Je relève la tête que je ne me rappelle pas avoir baissé. Avant que je ne m’en rende compte, je suis engagé dans une discussion avec le tenancier, parlant de thé, d’un Japon que ni l’un ni l’autre n’avons jamais vu… J’en viens même à lui raconter mon histoire, le fait que je suis à la rue, que je souhaite devenir auteur de haïkus… C'est surréaliste pour moi qui ait toujours eu du mal à parler aux gens. C’est comme si l’odeur du thé m’avait délié la langue.

Très rapidement, probablement motivé par l’affinité née de notre discussion, je me vois proposer une place en tant que vendeur dans la boutique mais aussi un endroit où dormir : l'arrière boutique. Incrédule, je m’empresse d’accepter

“Au fait, tu ne m’as pas dit ton nom.”


J'hésite un peu avant de lui répondre. Mais finalement, ma réponse sort de moi très naturellement.

“Je m’appelle Yuya.”


♥️VOUS♥️

[Pseudo:] Thyerus
[Âge: ] 26 ans
[Comment vous nous avez trouvé?] Leonardo m'a proposé ce forum
[Nom et origine de votre avatar:] Kuro Kiyosumi - THE iDOLM@STER Side:M
[Un petit mot?] Ça fait un petit moment que je n’ai plus RP. Soyez gentils ! Je ferais de mon mieux !
Au fait, ma fiche est finie. :)

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Léonardo Danteli
La Dame à l’hermine
Léonardo Danteli
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MessageSujet: Re: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitimeJeu 24 Mai - 21:31

Bienvenue mon coeur ♥️
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Akio
Surgeon of the Death
Akio
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MessageSujet: Re: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitimeVen 25 Mai - 15:55

Hello ^^ je m'occupe de ta fiche dans la soirée!
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MessageSujet: Re: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitimeVen 25 Mai - 18:45

Merci ! :D

J'espère que ça ira, j'ai fait de mon mieux !
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Akio
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MessageSujet: Re: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitimeSam 26 Mai - 12:01

Félicitation tu es validé!


Désolé du contre temps... Je viens de finir la lecture de ta fiche, j'adore ta manière d'écrire, c'est vraiment agréable à lire! J'espère que tu te plaira ici!

Tu peux à présent:

Recenser ton avatar
Faire ta demande de Maître ou d'Esclave
Faire une demande de lieux si besoin (habitations, commerces)
Faire une demande de rp
Créer ton journal de bord et demander des liens.

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MessageSujet: Re: Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness Every year, each year flowers bloom alike, time passes without blurriness I_icon_minitime

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